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Faire sa lingerie soi-même – 2. Les élastiques et le reste.

Après la première partie de la liste, , voici la suite. Parlons des parties cruciales d’un soutien-gorge: les élastiques et les attaches, garants de la tenue et du confort. Parce que bon, sans eux, tout tombe!

Et parlons aussi un peu des bons outils pour travailler tout ça.

Une fois que vous avez votre tissu, la doublure, éventuellement la mousse, il reste à trouver tout le reste. On trouve pas mal de kits avec ou sans tissu chez différents vendeurs, ce qui peut être une bonne solution pour commencer. Je vous donnerais les liens dans le prochain article.
LES ÉLASTIQUES:
– élastique de bas de bande
– élastique de dessous de bras
– élastique de bretelles
– élastique d’encolure
– le « underwire casing » ou « channeling »
– élastiques culottes

L’élastique de bas de bande (bottom band elastic)
Il fait entre 10 et 25 mm, il est pelucheux sur l’envers (face contre la peau. C’est l’élastique du bas du soutien gorge, il ne doit pas serrer mais tenir. Il est cousu sans tirer, il est juste un peu tendu sous les bonnets. Il a des picots sur un côté généralement, mais ça n’est pas une obligation. 
L’élastique de dessous de bras (underarm elastic)
Dans les kits, il est généralement à picot, fait en moyenne 10 mm et est pelucheux sur l’envers. En fait on peut mettre toute sorte d’élastique lingerie, passepoil, à picots plus ou moins grands… Je mettrais juste une réserve sur les élastiques volantés qui pourraient gêner. Il borde le haut de la bande dans le dos, passe sous le bras et poursuit le long de la bretelle devant. 
Les élastiques pour bretelles (bra strapping)
C’est le plus ferme, il est doux sur l’envers. Il y a de multiples largeurs, jusqu’à 25 mm. Sur le dessus il peut être satiné mais aussi avec du relief, des broderies… Le tout c’est qu’il faut qu’il coulisse dans les anneaux. Il peut partir du haut du bonnet jusque dans le dos, ou uniquement dans le dos si il y a une bretelle en tissu. 
L’élastique d’encolure (Neckline elastic)
Il n’est pas toujours nécessaire, ça dépend du modèle choisi. Ça peut être un élastique à picot, avec un volant, un passepoil, ou un « fold over », sorte de biais élastique qu’on pose à cheval sur le bord, fréquemment utilisé quand on a des coques en mousse. 

L' »underwire casing » ou « channeling »
Ce n’est pas à proprement parler un élastique. C’est ce « tuyau » dans lequel se glisse l’armature. C’est une matière au tissage très serré, pour que l’armature ne passe pas au travers. Une fois que c’est percé, c’est foutu! Il est important de très bien le fermer au deux extrémités au bon moment, il est difficile d’y revenir après sans faire une couture moche. Il a une face très douce qui va contre la peau. 
Les élastiques pour culottes (panties elastic, decor elastic)
Il y a du choix, du classique à picots, du « fold over », jusqu’à certains avec des volants assez larges. Il y a aussi des élastiques anti glisse avec une bande de silicone, ou des totalement transparents qu’on utilisera plutôt par petites touches pour soutenir la dentelle. On trouve aussi des bandes élastiques larges « tricotées » assez souples pour mettre à la taille (comme les dessous masculins).
Mais on peut aussi remplacer l’élastique par une bande de lycra pliée en deux et cousue comme un bord d’encolure de t-shirt. C’est très confortable. Je l’ai fait ici. Ça marche aussi bien pour la taille que les tours de cuisse, pourvu que le lycra soit un peut ferme. On peut aussi mettre un élastique dans cette bande de lycra quand on a un tissu fin, je l’ai déjà vu sur des pièces du commerce mais pas essayé, et c’est pas mal quand on a pas trouvé d’élastique assorti. 
Avec la dentelle extensible, on peut aussi se passer d’élastique, comme avec les shortys coupés dans de la dentelle élastique en bande qu’on voit partout sur Pinterest. 
LA QUINCAILLERIE:
– l’attache dos
– les anneaux
– les armatures
– les baleines
– les décorations

L’attache dos. (Hook & eye)
Elle comporte de une à quatre lignes de crochets et d’anneaux (hook & eye), avec trois positions d’attache. Ces trois positions sont importantes. En vieillissant, le soutien gorge perd en élasticité et il est nécessaire de le fermer plus serré. 
On trouve aussi des bandes dans lesquelles on peut couper la longueur désirée, plutôt destinées à la fabrication de bustiers. 
On trouve des pièces prévues pour être teintées. Je n’ai pas encore essayé, mais ça semble une bonne solution quand on ne trouve pas LA bonne couleur!
Les anneaux (Rings, slides et G hook)
Les anneaux simples, généralement ronds servent à faire coulisser l’élastique de la bretelle. Les anneaux doubles, soit en forme de huit ou de huit écrasé, servent à régler la bretelle mais peuvent aussi servir à faire coulisser à la place d’un anneau simple. Les anneaux en forme de G servent pour les bretelles amovibles. 
La taille des anneaux correspond correspond à la largeur de l’élastique de bretelle. Il peut être plus large, mais surtout pas plus petit. 
Les armatures (Underwire)
Elles sont arrondies, généralement en métal plastifié. Il en existe en matériau à mémoire de forme dans la lingerie du commerce haut de gamme mais je n’en ai jamais vu dans les boutiques de fourniture en ligne. 
Il y a différentes longueurs, qui correspondent aux différents type de soutien-gorge: classique, balconnet, triangle…. Sur beaucoup de sites de vente de fourniture, on peut charger un pdf avec le dessin grandeur nature des armatures. (Attention de bien l’imprimer sans mise à l’échelle)
On peut les couper, le problème étant de mettre quelque chose au bout ensuite pour éviter que l’armature ne sorte et déchire le tissu. Certaines les trempent dans de la peinture plastifiante, d’autres utilisent le pistolet à colle pour créer un bout rond. 
Les baleines (plastic bones)
Elles sont généralement souples, en plastique. Elles servent pour renforcer le côté, juste sous le bras avec une petite baleine verticale, mais aussi juste en dessous du bonnet quand on fait un effet bustier avec une bande large. Les armatures plus rigides sont réservées aux corsets.
On les trouve sous deux formes, avec ou sans gaine en tissu. Mais on peut très bien utiliser un morceau d’underwire casing pour habiller les baleines. Comme ça c’est assorti au reste du soutien gorge. 
Une fois que vous avez coupé le morceau de baleine à la bonne taille, avec des ciseaux de cuisine, pensez à l’arrondir à la lime à ongle.

Les décorations
Alors là, lâchez vous, amusez vous! En gardant toujours à l’esprit que ça va être lavé et à priori pas repassé. Donc attention aux choses qui se froissent, aux rubans qui s’éfilochent, et surtout à tout ce qui pourrait déteindre comme certaines perles ou rubans. 
Les rubans seront fondus à l’extrémité quand ils sont synthétiques, surfilés pour les autres, et surtout bien fixés. Parce que le joli petit nœud qui ressort en espèce de tas informe au premier lavage, c’est moyen. 
Je vais en reparler plus tard, mais il semble important de tester la résistance au lavage des décorations dans certains cas. 
LES BONS OUTILS:
– les aiguilles machine
– le fil mousse
– les épingles et les pinces
– les ciseaux et le cutter
– stylo frixion
– masking tape
– le fer à repasser et la jeanette

Les aiguilles machine
J’utilise des aiguilles schmetz pour tissus stretch en 70 ou 80, je réserve celles pour jersey aux t-shirts. Il me restait de aiguilles de ma machine singer, mais l’enfilage automatique ne fonctionnait pas avec, et enfiler du fil mousse sans, c’est pas gagné. Certaines attachent un fil classique au bout du fil mousse pour l’enfilage à la main. 
Ça m’est déjà arrivé de sortir l’aiguille pour l’enfiler avec un enfile aiguille et de la remettre en place. Mais c’est quand même très galère!
Le fil mousse
C’est le fil utilisé dans l’industrie. Il est beaucoup plus élastique et beaucoup plus doux. C’est l’idéal pour la lingerie. Ça n’est pas obligatoire, mais c’est vraiment beaucoup mieux. 
Il y en a plusieurs sortes, polyester, polyamide, nylon et peut être d’autres encore. La polyamide est beaucoup plus extensible que le polyester, mais le réglage de la machine à coudre avec la polyamide n’est pas forcément évident, du fait de l’élasticité. Avec le fil mousse, il faut baisser la tension de la bobine, et jusqu’à 0 ou 1 avec la polyamide, 2 pour le polyester sur ma machine. Sinon le fil casse, s’éfiloche, c’est une vraie galère. 
Il se présente en cônes, généralement de 2000 ou 5000 mètres, et plus. Chez certains vendeurs on trouve des tous petits cônes de 200 ou 500 mètres à petit prix (moins d’un euro), qui sont parfaits pour ce genre de projets. Le choix de couleur est même assez large. Si on ne trouve pas exactement la bonne couleur, on peut réserver le fil mousse à l’envers du travail dans une couleur approximative, et utiliser un fil classique pour l’endroit. 
Il faut prévoir soit un support cône à poser à côté de la machine, soit pour les touts petits cônes, un adaptateur qui se met au centre pour pouvoir les utiliser comme des bobines. Ça ne coûte pas très cher. 

Les épingles et les pinces
Ça n’est pas toujours facile de tenir en place les pièces de lingerie, de fixer un élastique étroit. Pour le lycra, les épingles ultra fines s’imposent (0,50mm), où les épingles d’entomologie Merchant & Mills (0,45mm). Les épingles classiques font entre 0,65 et 0,70mm et c’est souvent trop épais pour les tissus stretch. 
Les petites pinces de Clover se révèlent aussi très pratique. Certaines utilisent des pinces à cheveux, mais je trouve les pinces Clover beaucoup plus efficaces. 
Et de temps en temps, un petit bout de masking tape viendra aider.
Les ciseaux et le cutter
Couper le lycra aux ciseaux c’est pas l’idéal. C’est là que vous allez regretter d’avoir utilisé vos ciseaux pour autre chose que le tissu. Le cutter rotatif est vraiment adapté à ces petites pièces. Par contre le mien est un 45mm et je le trouve un peu grand pour les petites courbes. Le cutter exige une planche de coupe. Vu la taille des pièces on peut s’en sortir avec une pas trop grande. 
Les petits ciseaux sont indispensables, mais c’est un peu toujours le cas en couture. 
Découdre du lycra, ou un élastique sur du lycra cousu avec du fil mousse, c’est un peu l’horreur. Donc un bon découd-vite de compétition c’est pas du luxe. Celui là à l’avantage de « gommer » les petits fils avec son extrémité blanche. 
Le stylo frixion
N’oubliez pas de faire un test au départ. Les traits de stylo « effaçable » peuvent être effacés d’un coup de fer, ou même juste un coup de vapeur. Ça part aussi au lavage chaud. C’est une vraie révolution par rapport à la craie à patrons! Je ne peux plus m’en passer. 
Le masking tape
Ça peut se révéler très pratique. Pour marquer (sur le voile ou la résille stretch où on ne peux pas marquer autrement), pour fixer, on peut même coudre par dessus au point droit, pour repérer l’endroit de l’envers (un petit bout de masking tape sur les faces endroits quand on a un tissu dont l’endroit et l’envers sont très similaires). 
Au pire si un petit morceau reste coincé dans une couture, vu que c’est du papier, ça doit s’éliminer au lavage. 
Pensez à faire un test, certains tissus fragiles peuvent se « griffer » avec un masking tape trop adhésif. 
Le fer à repasser et la jeanette
Comme pour la couture des vêtements, le fer à repasser est indispensable. Pour bien ouvrir les coutures ou effacer le marquage au stylo frixion, on ne peut pas s’en passer. Il faut continuellement passer de la machine au fer. 
La jeanette avec son bout arrondi est d’une grande aide. Sur certain sites, on voit des aides en forme de boule qui sont surement très utiles, mieux que la jeanette. Je réfléchis à me faire un genre de mini coussin de tailleur très rond rembourré avec de la sciure. 
Par contre les tissus qu’on utilise sont généralement plutôt fragiles, et le fer peut les abîmer, en particulier les lustrer. Il existe des semelles en téflon qui permettent de bien protéger le tissu, et d’éviter le lustrage. Ce sont des semelles qui s’adaptent normalement sur tous les fers avec un ressort. Ça n’est pas indispensable, mais c’est bien. 
C’est ce que j’avais acheté dans un premier temps avant de découvrir qu’il existait une semelle Téflon spécialement adaptée à mon fer. Le gros avantage c’est que les trous se trouvent en face de ceux de mon fer, et il n’y a donc pas de perte de puissance de vapeur. C’est un Rowenta, mais il y a d’autres marques qui en font aussi. 
C’est vraiment génial, je m’en sers tout le temps. 
Et pour finir, la manipulation de ces petites pièces délicates et du fer à repasser peut mener à des brûlures, soit en touchant la semelle, soit en se prenant de la vapeur. Les protège-doigts en silicone sont d’une grande aide pour ça. 
Voilà j’en ai fini pour cette longue liste! 

Précédent article:
Les tissus

À suivre:

16 Comments

  • Vraiment, cette série d'articles est très instructive ! J'ai hâte de lire la suite (même si ça fait quand même un peu peur de coudre des sous-vêtements quand même ^^).

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    • Meuh non, faut pas avoir peur, c'est tout facile! Je travaille sur la suite….

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  • C'est vrai que ça donne envie mais je ne sais pas si j'oserais me lancer. En tout cas çà donne envie d'en savoir plus, j'ai hâte de voir tes prochains articles. Tu vas présenter les patrons dans la partie shopping?

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    • Oui les patrons seront avec le shopping, j'aurais peut être du commencer par ça, c'était peut être plus logique…. Le prochain article est assez long à écrire, mais ça arrive!
      Ça vaut le coup d'essayer, c'est un vrai plaisir, et puis on peut vraiment s'amuser, créer tout ce qui nous passe par la tête, copier les plus belles lingeries.
      Merci de ta visite!

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  • Merci pour cette série d'articles. Je vais suivre ton blog avec intérêt.
    A bientôt

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  • créer ma propre lingerie c'est mon rêve car elle coûte très cher d'autant plus que j'ai besoin d'un bon maintien. Je fais un bonnet E et j'aimerais savoir si je peux me lancer. Je ne suis pas débutante en couture. Merci pour cet article très instructif

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    • Bonsoir! C'est sur que quand on est dans les grandes tailles la lingerie est chère et souvent pas terrible, et c'est très rentable de se la faire soi même. Et retrouver le plaisir de la jolie lingerie, et plus confortable, c'est absolument génial.
      Deux autres articles vont suivre, et peut être un sew along si j'ai le temps. Ça t'intéressera peut être si tu veux te lancer.

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  • je découvre ce blog et j'en suis ravie. C'est tellement beau tout ça. Je pense de plus en plus à faire ma propre lingerie, mais je ne trouve pas de patron (sauf sur les sites anglophones, mais l'anglais et moi….) et question fournitures, c'est la jungle.
    je vais donc suivre ce fil
    merci et bonne continuation Corinne

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    • bonjour Corinne! La suite arrive très vite, j'ai presque terminé. Effectivement, en France, cette possibilité de faire sa lingerie soi-même est presque inexistante. J'espère que tu trouveras dans le prochain article de quoi te lancer. Si ce que je fais aide d'autres personnes à se lancer, c'est génial! À très bientôt.

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  • Bravo pour ta compilation de toutes ses informations. Comme toi, j'ai tâtonné au départ pour trouver les bons sites. J'ai débuté avec un kit make bra et la mousse (que je n'avais pas lavé) au préalable a rétréci. Pour un de mes encours j'ai passé le reste de mon kit à la machine dans le filet de protection et la mousse s'est séparée en 3: le dessus, le dessous et la mousse! Mon prochain model sera donc sans rembourrage!!
    À bientôt pour la suite car toutes tes informations sont très précieuses.

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    • C'est intéressant ce que tu dis. Ma mousse a jauni avec le temps, mais je ne m'en suis pas encore servi. Je vais faire un test pour voir comment ça réagit. Sinon B Wear en fait aussi je crois, avec plus de couleurs.
      Après si tu tiens au rembourrage, il y a les coques en mousse, il y a un bon choix chez B Wear encore, et surement chez d'autres.
      Je vais faire un Edit à mon article dans lequel je donne les adresses. Merci de m'avoir prévenue!

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  • Bonjour

    Où as-tu trouvé les baleines souples nues? Par avance merci pour ta réponse.

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    • Bonjour! De mémoire elles viennent de chez Rascol. Au final mieux vaut les prendre nues parce que les baleines gainées j'enlève la gaine pour la remplacer par un morceau d'underwire casing, le résultat est plus sympa.

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  • Bonjour,
    un grand merci pour ces articles vraiment instructifs bourrés d'infos utiles.
    J'ai une question : je dois changer les élastiques d'un ensemble lingerie que j'adore mais qui est tout détendu. Vous dites qu'il ne faut pas tirer sur l'élastique du soutien gorge du bas sauf sous les bonnets, mais pour les autres coutures ? celle du dessous de bras,ou celles des culottes : existe-t-il une règle comme pour la pose d'un bord côte sur une encolure de t-shirt (je mesure le bord et je multiplie par 0.75) ??
    Merci d'avance,
    Sophie

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    • Alors!
      1- Ayant écrit un livre sur le sujet je pense que ta formule pour les bandes d'encolure est loin d'être aussi universelle que tu le crois. Mais ça n'est pas ta question!
      2- Pour tes élastiques de soutien gorge: on tire un tout petit peu sous les bonnets et un tout petit peu sous les bras, là où il y a un arrondi un peu serré. Je ne peux pas te donner de coefficient, je me base sur les patrons que j'ai et ils n'en donnent pas. Le jour où je ferais mes patrons, on verra ça!
      J'espère t'avoir éclairée!

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